Les vols de chantier ne sont plus un phénomène marginal
Les chantiers belges sont de plus en plus visés

Le nombre de vols sur les chantiers de construction continue d'augmenter. On constate que les criminels se professionnalisent de plus en plus et qu'ils utilisent désormais des moyens de haute technologie pour frapper. C'est ce que montre le nouveau rapport sur la criminalité de l'entreprise de sécurité BauWatch, qui tire la sonnette d'alarme : "Nous constatons malheureusement que les criminels ne reculent devant aucun moyen. Tous les moyens sont utilisés pour s'emparer de matériaux précieux", déclare Johan Vrydag, country manager chez BauWatch Belgique.
Sentiment d'insécurité sur le chantier
Le dernier rapport sur la criminalité de la société de sécurité BauWatch montre que le nombre de vols, de cas de vandalisme et d'autres incidents sur les chantiers de construction a de nouveau augmenté. Pas moins de 63 % des professionnels belges de la construction déclarent avoir été confrontés à de tels actes au cours de l'année écoulée. "Il y a un sentiment d'insécurité dans le secteur", déclare Johan Vrydag de BauWatch. Le cuivre semble toujours être une cible populaire, mais les câbles et les outils de valeur sont également de plus en plus souvent volés. "L'impact se fait sentir à plusieurs niveaux : les projets sont retardés de quatre semaines, les budgets sont dépassés et les entreprises de construction risquent de voir leur réputation entachée.
Plus de professionnalisme et d'organisation
60 % des personnes interrogées ont également indiqué que les criminels agissaient de manière de plus en plus professionnelle. "Non seulement la fréquence des actes criminels augmente, mais la manière dont ils frappent est également très inquiétante", poursuit M. Vrydag.
"Par exemple, les criminels osent utiliser des drones pour repérer les chantiers de construction ou font appel à des pirates informatiques professionnels pour contourner les systèmes de sécurité. En outre, plus d'un tiers des cas impliquent des groupes criminels organisés, qui n'hésitent pas à faire chanter les gens et à exiger de l'"argent pour la protection".
L'une d'entre elles est la période des vacances d'été, pendant laquelle de nombreux chantiers restent inactifs et déserts pendant de longues périodes, ce qui augmente considérablement le risque de cambriolages et d'actes de vandalisme. Parallèlement, il est frappant de constater que Bruxelles obtient des résultats particulièrement mauvais. Dans cette ville, une personne a été sollicitée pour une "protection" (57%) presque deux fois plus souvent qu'en Flandre (36%) ou en Wallonie (31%).
"Cela s'explique en grande partie par la sécurité souvent insuffisante", explique M. Vrydag. "En effet, si l'on constate que seuls 19 % des chantiers disposent de personnel de sécurité et qu'à peine une entreprise de construction sur cinq installe une caméra temporaire ou fixe, on ouvre en fait la porte à ceux qui ont de mauvaises intentions.
Nécessité d'agir
La sécurité des chantiers doit donc devenir une priorité encore plus importante, grâce à une sensibilisation accrue du secteur, à des investissements technologiques et à la collaboration. "Si nous voulons lutter contre les criminels professionnels, nous devons nous battre à armes égales", explique Johan Vrydag. C'est pourquoi BauWatch préconise une approche à plusieurs niveaux : fermeture physique, surveillance par caméra intelligente, mais aussi sensibilisation et communication claire entre entrepreneurs et sous-traitants. "Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons mettre un terme à l'augmentation des chiffres de la criminalité et éviter que la criminalité sur les chantiers ne devienne un problème structurel, avec des conséquences économiques et sociales très importantes."
En tout état de cause, le secteur de la construction soutient l'appel à la vigilance et aux mesures supplémentaires lancé par BauWatch. "Les chiffres confirment ce que de nombreux entrepreneurs pressentent depuis longtemps : les vols sur les chantiers ne sont plus un phénomène marginal, mais une réalité quotidienne. Les petits vols, en particulier, sont rarement signalés, de sorte que le problème reste sous le radar, alors que le signalement systématique des vols de chantier est le bon réflexe. En effet, ce n'est qu'ainsi que l'on peut dresser un tableau complet du problème et que l'on peut donner au vol de chantier une approche policière forte. La prévention, comme l'indique le rapport, est également essentielle pour empêcher les vols sur les chantiers", déclare Niko Demeester, directeur général de la fédération de la construction Embuild.